Arabie Saoudite: de la matière noire à l’économie de service
Une Croissance dynamisée par le secteur non pétrolier
Selon les données de la General Authority for Statistics (GASTAT), la croissance du PIB saoudien en 2024 a été largement stimulée par une hausse de 4,3 % des activités non pétrolières et de 2,6 % des activités gouvernementales. Cette tendance s’inscrit dans le cadre des objectifs de la Vision 2030, qui ambitionne de réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures et de bâtir une économie plus diversifiée et résiliente. Sur le plan trimestriel, le quatrième trimestre de 2024 a particulièrement été marqué par une forte progression, avec une augmentation du PIB réel de 4,5 % par rapport à la même période de l’année précédente. Dans le détail, les activités non pétrolières ont bondi de 4,7 %, tandis que le secteur pétrolier a enregistré un rebond de 3,4 % après plusieurs mois de ralentissement. Le secteur public, lui, a connu une croissance plus modérée de 2,2 %.
Ces chiffres de l’évolution du PIB saoudien en 2024 n’ont rien d’anodin et illustrent la stratégie ambitieuse menée par le gouvernement pour transitionner d’une économie basée sur la matière noire à une économie basée sur les services, le tourisme et la technologie. Pour preuve, en dépit d’une baisse de 6,5 % de la production pétrolière sur les neuf premiers mois de l’année, l’économie saoudienne a su maintenir un rythme de croissance positif, prouvant que la transition vers un modèle plus diversifié est en bonne voie.
Une Politique budgétaire prudente et visionnaire
En parallèle de cette diversification, l’Arabie saoudite adopte une approche budgétaire rigoureuse pour assurer la stabilité économique du pays. Par exemple, le budget 2024 prévoyait des dépenses s’élevant à 1,25 trillion de riyals, contre des revenus estimés à 1,17 trillion de riyals. Malgré ce léger déficit budgétaire, évalué à 1,9 % du PIB, le pays conserve une situation financière stable grâce à des réserves gouvernementales et une dette publique maîtrisée. Il y a quelques mois, le ministre des Finances, Mohammed Al-Jadaan, a réaffirmé que ces politiques économiques permettront à l’Arabie saoudite de faire face aux éventuelles turbulences économiques et d'assurer une trajectoire de croissance durable.
Les réformes entreprises par le royaume dans le cadre de Vision 2030 commencent à porter leurs fruits, avec un secteur non pétrolier qui s’affirme comme un moteur essentiel de l’économie. Le dynamisme des secteurs des services, du tourisme et du divertissement, ainsi que la montée en puissance des grands projets d'infrastructure témoignent d’une transformation économique en profondeur. Bien que le pétrole reste un pilier stratégique, l’Arabie saoudite se donne les moyens de bâtir un avenir économique plus résilient et moins dépendant des fluctuations du marché énergétique. Si la transition vers une économie diversifiée prendra encore plusieurs années, les chiffres de 2024 montrent que le pari d’une sortie des hydrocarbures à long terme peut être gagné. Ainsi, le pays avance avec détermination vers une ère nouvelle, dans laquelle innovation, investissement, décarbonation et ouverture sur le monde seront les clés de son succès économique.
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