Maroc : Une expansion ferroviaire stratégique pour un pays en pleine transformation

Maroc : Une expansion ferroviaire stratégique pour un pays en pleine transformation

C’est un nouveau pas de plus pour le Maroc dans la transformation de son réseau ferroviaire avec une commande historique de 168 trains, dont 18 à grande vitesse, pour un montant de 2,8 milliards d’euros. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une dynamique de développement économique et d’infrastructures, en vue notamment de la Coupe du Monde 2030, co-organisée avec l’Espagne et le Portugal.

Ce contrat, attribué aux entreprises Alstom, CAF et Hyundai Rotem, vise à renforcer la connectivité du pays et à moderniser les transports publics. En tout et pour tout, l’Office national des chemins de fer (ONCF) prévoit une enveloppe globale de 8 milliards d’euros pour la période 2024-2030.

Une modernisation portée par des acteurs internationaux

L’achat de ces trains marque une nouvelle étape dans l’évolution du réseau ferroviaire marocain. Le contrat le plus emblématique concerne l’acquisition des 18 trains à grande vitesse auprès d’Alstom, qui avait déjà fourni les TGV de la ligne Tanger-Casablanca inaugurée en 2018. Cette nouvelle flotte sera déployée sur la future ligne à grande vitesse reliant Kénitra à Marrakech, soit un tracé de 400 km. Parallèlement, le constructeur espagnol CAF fournira 30 trains modernes intercity avec une option pour 10 unités supplémentaires, tandis que la société sud-coréenne Hyundai Rotem livrera 110 trains de transport destinés aux liaisons entre les grandes villes et leurs banlieues. De plus, L’ONCF prévoit également la création d’une usine locale de fabrication de trains de banlieue, une initiative qui permettra au Maroc de renforcer son autonomie industrielle et, à terme, d’exporter des trains vers d’autres marchés africains.

Le Plan Rail Maroc 2040 

Au-delà des acquisitions récentes, le Maroc s’est doté d’une vision stratégique de long terme avec le Plan Rail Maroc 2040 (PRM). Ce plan vise à étendre et moderniser le réseau ferroviaire en prenant en compte les besoins futurs de transport, avec un accent particulier sur la mobilité durable et l’aménagement du territoire. L’ambition du PRM repose sur plusieurs axes majeurs. D’abord, la couverture ferroviaire du pays sera considérablement étendue, passant de 23 à 43 villes desservies, permettant ainsi à 87 % de la population d’avoir accès au train contre 51 % actuellement. De plus, le développement de nouvelles lignes à grande vitesse reliera les principaux hubs stratégiques, avec des trains pouvant atteindre des vitesses de 320 km/h. Le plan prévoit aussi de connecter 12 ports et 15 aéroports internationaux, contre respectivement 6 et 1 aujourd’hui, améliorant ainsi la fluidité du transport de marchandises et de passagers.

Sur le plan économique, l’impact du PRM est considérable. Un budget total de 375 milliards de dirhams a été alloué pour financer ces projets d’infrastructure, et les prévisions tablent sur la création de 300 000 emplois à travers le pays. Au-delà des infrastructures, cette transformation du réseau ferroviaire marocain vise aussi à établir une connexion avec l’Afrique subsaharienne. L’un des projets phares de cette vision est la future ligne reliant Marrakech à Lagouira, un chantier d’envergure qui renforcerait le rôle du Maroc en tant que trait d’union ferroviaire entre l’Europe et l’Afrique.

Le Maroc, locomotive du développement ferroviaire en Afrique

Le développement du réseau ferroviaire marocain ne se limite pas à une modernisation des infrastructures, il s’inscrit dans une volonté plus large d’accélérer la transition écologique et d’améliorer la qualité de vie des citoyens. En favorisant les déplacements en train, le pays espère réduire la congestion routière et les émissions de gaz à effet de serre, tout en offrant aux habitants un moyen de transport fiable, sûr et économique. De plus, le PRM permettra une meilleure intégration des territoires enclavés, en facilitant les déplacements entre les grandes villes et les régions rurales. 

Avec ces investissements colossaux, le Maroc confirme son rôle de pionnier dans le domaine ferroviaire en Afrique. L’extension de son réseau et l’amélioration de ses infrastructures ferroviaires constituent des atouts majeurs pour attirer les investisseurs étrangers et renforcer sa position économique sur le continent. De plus, l’ambition du royaume dépasse largement ses frontières : en développant un savoir-faire local dans la construction ferroviaire et en renforçant ses connexions avec l’Europe et l’Afrique, il s’impose comme un modèle de développement pour les autres nations du continent. À l’horizon 2040, le Maroc pourrait ainsi bien devenir l’un des pôles ferroviaires les plus avancés au monde.

Sources :

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-maroc-achete-168-trains-dont-18-tgv-contre-un-cheque-de-2-8-milliards-d-euros-20250226

https://www.oncf.ma/am/Node-102/Strategie/Plan-rail-maroc#:~:text=Le%20Plan%20Rail%20Maroc%202040,puis%20en%20banque%20de%20projets.

https://rail.ninja/fr/morocco-trains?utm_source=fr.moroccotrains.com&utm_medium=affiliate&utm_campaign=button

https://www.atalayar.com/fr/articulo/economie-et-entreprises/maroc-chef-file-modernisation-des-chemins-fer-afrique/20240805221025203854.html