Marcelle Machluf : La scientifique maroco-israélienne qui révolutionne le traitement du cancer

Marcelle Machluf : La scientifique maroco-israélienne qui révolutionne le traitement du cancer

De l'immigration à la science de pointe, le parcours de la Professeure Marcelle Machluf est une source d'inspiration. Née au Maroc en 1963 et élevée à Ashdod, en Israël, cette figure éminente de la biotechnologie combine ses racines modestes et son héritage judéo-marocain à une carrière scientifique internationale.

Une enfance à Ashdod semée d'embûches

Marcelle Machluf a immigré en Israël avec sa mère et sa grand-mère alors qu'elle était enfant, et s'est installée dans le quartier défavorisé de Rova B, à Ashdod. Sa mère, Elis Abitbol, a travaillé sans relâche comme couturière et femme de ménage pour subvenir aux besoins de la famille. Dans ce milieu modeste, Marcelle a dû faire face à de nombreux défis, notamment à des remarques décourageantes de la part de ses professeurs qui doutaient de ses capacités. Une anecdote marquante est celle de son professeur de chimie qui lui a dit qu'elle ne « réussirait jamais » dans cette matière, ce qui est ironique au vu de sa brillante carrière future.

Une scientifique au cœur de médecin

Après avoir effectué son service militaire, elle obtient une licence en sciences de la vie à l'université hébraïque de Jérusalem, puis une maîtrise et un doctorat en ingénierie biotechnologique à l'université Ben Gourion du Néguev. En 1997, elle effectue des recherches postdoctorales à la Harvard Medical School, se concentrant sur la thérapie génique, la nanomédecine et l'administration ciblée de médicaments.

Elle est aujourd'hui professeure titulaire et ancienne doyenne de la faculté de biotechnologie et d'ingénierie alimentaire du Technion, l'Institut israélien de technologie. Elle y dirige le laboratoire de recherche sur l'administration de médicaments anticancéreux et les technologies basées sur les cellules. Ses travaux pionniers portent notamment sur un système appelé Nano Ghost, un véhicule d'administration de médicaments dérivé de cellules souches, conçu pour cibler précisément les cellules cancéreuses et limiter les dommages collatéraux aux tissus sains.

Des distinctions nationales et un impact mondial

Les réalisations de la professeure Machluf lui ont valu une reconnaissance nationale et internationale. Elle a notamment reçu le prix Alon pour l'excellence scientifique et le prix Juludan pour l'avancement de la médecine par la technologie. En 2018, elle a été l'une des quatorze personnes à porter la torche lors de la cérémonie marquant le 70e anniversaire de l'indépendance d'Israël, et le magazine Lady Globes l'a élue Femme de l'année.

Malgré son succès professionnel, Marcelle Machluf n'a jamais oublié ses origines. Elle a racheté le petit appartement d'Ashdod dans lequel elle a grandi et y retourne fréquemment pour s'adresser aux jeunes des écoles locales et les encourager à poursuivre leurs rêves, même s'ils viennent de milieux défavorisés. « Les gènes de ma mère sont en moi », a-t-elle déclaré lors d'une interview, évoquant l'influence de sa mère décédée.

Un symbole de la diversité et de la puissance scientifique israéliennes

Fière Juive marocaine, mère dévouée et chercheuse visionnaire, elle représente le meilleur de l'innovation et de la résilience multiculturelle israéliennes. Son parcours est bien plus qu'un triomphe personnel : une source d'inspiration pour les femmes scientifiques, les immigrés et tous ceux qui osent rêver au-delà des déterminismes.

Sources :

https://ashdod10.co.il/14939-2/

https://www.bio.technion.ac.il/people/machluf-marcel/

https://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-5242609,00.html

https://www.globes.co.il/news/article.aspx?did=1001251489

https://m24.co.il/y-hgyh-phrwph-mrsl-mxlw-shlthh-khyldh/